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Mémoires d'un Assassin
4 février 2007

Chapitre 3 : Les bonnes habitudes ne se perdent pas.

"A quoi bon essayer de vivre normalement lorsque la seule chose qu'on sache bien faire, c'est donner la mort? Il ma fallait donc devenir assassin ou soldat. Et comme la seconde possibilité étaient impossible par ma nature, il ne me restait que la première. Je dois dire que je n'ai pas fait beaucoup d'efforts, mais il faut faire ce que l'on aime."

"Ca me va, fit Phazagan. C'est tout à fait dans mes cordes.
_ Et n'oubliez pas la prime si vous le faites en moins d'une journée.
_ Je n'oublie pas. Vous aurez sa tête sur votre bureau pour le matin.
_ Bien, bien. Bon, c'est tout pour moi : vous pouvez y aller."

L'Elfe se leva et quitta la pièce avec quelques feuilles à la main, qu'il mit directement à la poubelle. Il avait une cible, et un bon prix au bout. Il quitta la planque de l'homme, et rejoignit les rues plus fréquentées. Il se dirigea vers l'habitation de sa cible. Il était 04.00, et il n'y avait pas de raison pour que celle ci n'y soit pas.

Phazagan avait en tête de mener ce contrat avec une rapidité déconcertante, afin de faire grimper sa réputation rapidement. Dans quelques temps, il sera de nouveau l'Assassin, le plus recherché et le plus craint. Et pour cela, rien ne vaut un contrat honoré en moins de deux heures.

La cible était un ingénieur qui n'a pas remboursé à temps le prêt contracté. Et, avec les personnes qui ont prêté de l'argent, un prêt non remboursé se paye en sang. Il vivait dans un appartement au dernier étage d'un immeuble gardé par des vigiles armés, une petite copropriété dont la sécurité est assez importante pour éloigner tout les indésirables. Enfin, était...

Le Prince se faufila discrètement dans les ruelles, et déboucha finalement aux abords de l'immeuble. Une patrouille de trois vigiles marchait le long du mur. D'un coup d'oeil, Phazagan repéra le pistolet dans son holster, et le couteau placé dans son étui à la botte, et ça, pour tous. Leurs comportements étaient sans équivoque pour l'Elfe : ils étaient d'anciens militaires, ou ils appartenaient à un groupe paramilitaire.

Il attendit une demi-heure, notant les temps de patrouilles, et autres renseignements de même genre avant de s'élancer à l'escalade de la paroi. L'immeuble n'était pas très récent, et l'enduit était bien assez irrégulier pour que l'assassin puisse utiliser les capacités de son armure. L'ascension ne dura pas très longtemps. Malgré tout, Phazagan arriva fatigué. "Ca ne te réussit pas de reprendre le travail au réveil." pensa-t-il. Il se plaqua contre la vitre la plus proche, utilisant la bordure pour assurer son équilibre sas les mains, et s'appliqua à forcer le mécanisme.

Comme il l'avait escompté, les fenêtres du dernier étage étaient peu protégées, et il put pénétrer dans l'appartement sans faire grand bruit. C'est dans le salon qu'il arriva. Le sol et les meubles étaient couverts de ce qu'Eagle appelait électronique. Il reconnut aussi des unités de traitement, bien que leurs dimensions différaient avec celles des Darkwolfs.

L'assassin ne tarda pas, et repéra la signature thermique de sa cible, grâce à sa vision thermographique acquise il y a longtemps par magie. Il se dirigea vers elle, et pénétra comme une ombre dans la chambre à peine mieux rangée que le salon. La cible dormait de tout son long, seul sur son lit deux places. La chaleur l'avait fait repousser ses draps, et tout le haut de son corps s'offrait au Prince. Celui ci eut un petit sourire, alors qu'il s'asseyait doucement près de l'homme. Il se concentra un instant, et se fondit dans son armure. Il diminua sa taille, jusqu'à être une masse informe d'une quinzaine de centimètres cube, puis il s'approcha de la tête de l'homme. Il pénétra dans les narines de l'homme, remonta la fosse nasale, perfora les sinus et se "connecta" au cerveau de l'homme.

Celui ci se réveilla horrifié, mais opposa peu de résistance. Phazagan délaissa toute la partie moteur et sensorielle du cerveau, et se concentra sur la mémoire. En quelques instants, il avait assimilé tous les astuces du langage actuel, la façon d'utiliser les voitures, ainsi que tout ce que la cible connaissait en ingénierie, et plus précisément ce qu'elle appelait informatique.

Phazagan ressortit de la cible, le tuant sur le coup. Il reprit sa forme normal, fit apparaître une épée dans sa main droite, et trancha proprement la tête de se cible, qu'il fixa à son armure. Il quitta l'appartement par là où il était entré, refermant derrière lui la fenêtre. Il monta sur le toit, et observa les possibilités d'extraction peu commune qu'il pouvait y avoir. Il voulait en effet montrer ses compétences à quiconque pourrait le voir, c'est à dire à cette heure ci, les malfrats et autres gangers.

Finalement, il dût se résoudre à emprunter un câble qui le mena sur le toit de l'immeuble d'à-côté, d'où il put atteindre un pylône qui le mena au sol. Il rangea la tête de sa cible dans un sac, et se dirigea vers le bureau de son employeur.

La ville commençait à s'éveiller. Les livreurs matinaux sortaient de chez eux pour rejoindre leur lieu de travail, alors que les routiers reprenaient le volant. Les travailleurs de nuit quittaient leurs lieux de travail pour rentrer chez eux. Phazagan se mêla à ses rares debouts à cette heure.

***

"Le patron veut pas être dérangé, fit un vigile, en voyant l'elfe arriver.
_ Ecoutes... fit doucement le Prince de la Mort. Dégages de cette porte, ou ta tête ira dans ce sac aussi.
_ C'est ça... Et ma mère est une Prêtresse de la Vie...
_ Vraiment?
_ Ba non! Pauv' c..."

Phazagan décocha un crochet du gauche qui frappa l'homme à la tempe. Il s'effondra assommé. L'elfe passa par dessus, et entra dans le bureau du "patron". Celui ci était dos à la porte, tourné vers sa fenêtre. Il semblait dormir. L'assassin s'approcha silencieusement, et sortit la tête du sac, qu'il posa sur le bureau. Puis il assit, et attendit que l'homme se réveilla, ce qui prit quelques temps. Finalement, il émergea du sommeil, et s'étira avant de se tourner pour faire face à son bureau. Son visage ensommeillé perdit ses couleurs lorsqu'il vit la tête de l'ingénieur devant lui. Il ne fit même pas attention à l'elfe.

"Voilà, dit Phazagan, comme convenu. La tête, le matin, sur le bureau."
L'employeur sursauta et leva des yeux vides vers l'assassin.
"Mais... Mais je croyais que c'était une image...
_ C'en est une, mais elle est très réaliste, vous ne trouvez pas?
_ Trop...
_ Et mon argent?
_ Je... Je vais le chercher."

L'homme se leva et marcha doucement vers son bar, où il se servit un verre d'alcool fort, qu'il but cul-sec. Un second suivit, puis un troisième. Il alla enfin prendre une enveloppe, qu'il ramena avec lui.

"Voilà, dit il en tendant la paie à Phazagan. C'est dedans...
_ Bien.
_ Maintenant... Fichez moi le camp, et remballer cette tête..."

L'elfe ne releva pas ce flagrant manque de respect, et quitta le bureau, le sourire aux lèvres. Une fois sorti du batiment, il jeta la tête dans la poubelle d'un particulier.

Son effet avait très bien réussi. Son employeur parlerait de lui, et ces clients viendraient le chercher sans qu'il n'ait à faire de pub.

Mais déjà, il lui fallait trouver une planque.

***

"Parfait. Elle est vraiment très bien celle là... Sèche et chauffée."

Phazagan inspecta une nouvelle fois la pièce qui lui était proposé par le gamin. Elle était assez vaste pour y stocker un véhicule, un atelier, des rangements et une zone de vie.

"Elle vous plait vraiment? demanda avec intérêt le jeune ganger, après avoir vu l'argent de l'elfe.
_ Oh que oui, c'est exactement ce qu'il me fallait, là où il me le fallait."

Cette planque était située près des conduites conduisant l'air chaud tiré du sol vers les turbines de la cité. Son accès se faisait par derrière une usine désaffectée. De plus, des conduites d'eau passée non loin.

"Je vous la laisse pour 2 maillons.
_ OK... Mais tu es vraiment sûr que tu es le seul à la connaître?
_ Absolument. J'ai toujours vérifié s'il n'y avait pas eu de personne à venir, lorsque je m'y repliais.
_ Mhh... OK, va pour 2 millions.
_ Laissez moi le temps de remballer les quelques trucs qui traîne.
_ Bien sûr. Tiens prends l'argent tout de suite."

Phazagan s'approcha, et tendit une liasse de billet. Le garçon se mit à compter un court instant avant de relever la tête pour dire qu'il n'y avait pas le compte. La dernière chose qu'il vit, c'était le rictus méprisant de l'assassin.

"Bon, on va pouvoir commencer la décoration." dit Phazagan, en soulevant le corps du garçon. Il le déposa sur le sol près des conduites d'eau, et commença à lui enlever les viscères, pour que le corps ne soit pas abîmé par la décomposition de celle ci. Il les jeta dans un puit perdu.

L'Elfe avait vite compris que le gamin était très fier de ce qu'il avait fait. En effet, après lui avoir vanté la puissance de son véhicule, il s'était répandu sur son stock d'armes et son talent de tireur et d'artisan. En fait, ce garçon aurait été un génie de l'ombre s'il avait su tenir sa langue. Maintenant, Phazagan possédait une bonne planque, des armes et des munitions et un véhicule de qualité. Sans compter le sac à dos des Darkwolfs.

Maintenant, la moisson allait commencer. C'est avec le sourire qu'il commença à dépecer le ganger, afin de décorer la pièce de vie.

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Commentaires
Mémoires d'un Assassin
  • Le Second Revolum fini, les Perles sont en lieu sûr. Sauf celle de Mort. Phazagan a refusé de la rendre et doit maintenant la protéger jusqu'au prochain Revolum. Issu d'un monde créé par Arundor, ces Mémoires s'intercalent entre le 2nd et le 3ème Revolum.
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