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Mémoires d'un Assassin

1 mars 2007

Chapitre 4 : Un métier comme un autre... Ou pas.

"Dans les ombres, ce fut d'abord mon efficacité qui fut connue, puis ma cruauté, et enfin le lieu où me contacter. La police connut la même chose, sauf le dernier détail. Et pendant les périodes creuses, je devais faire en sorte que les pistes soient brouillées. Meurtres gratuits, menaces, changement d'apparences. Un véritable calvaire pour les forces de l'ordre."

"Alors? Comment a-t-il pu entrer? demanda la commissaire Elisa.
_ Sûrement par la fenêtre là bas, madame, dit un membre de la police scientifique. D'ailleurs, j'en suis convaincu.
_ Ce ne sont pas vos convictions qui nous feront avancer."
Elle s'approcha de ladite fenêtre, et regarda en bas.
"Mais, s'il est rentré par ici, comment a-t-il pu l'atteindre? Les murs sont en béton, et ils sont crépis. Il n'aurait jamais pu escalader jusque là.
_ Un voisin insomniaque dit pourtant le contraire.
_ Rien n'est moins sûr qu'un témoignage visuel.
_ Il est formel : sa fenêtre est juste face à l'arête du batiment. Il voyait sa silhouette se découper sur le fond lumineux de la ville.
_ Comment... ?
_ On ne sait pas."

***

Phazagan, grâce au savoir de sa première cible, avait pu pirater les fréquences de communications de la police, et en avait trouvé une réservée à l'enquête le concernant. La police ne savait pas trop où chercher, ni que chercher. Elle en était à demander aux grands escaladeurs comment ils franchiraient une telle distance, et avec quel équipement, lorsque l'elfe noir se préparer pour sa prochaine cible. Il n'avait pas de contrat, mais le témoin était gênant, et il pourrait ainsi continuer la décoration.

Il passa sa vieille arbalète de poing à répétition au poignet, et la chargea. Il prit ensuite l'un des pistolets du môme, auquel il ajouta un silencieux, et le mit dans un holster qu'il créa avec son armure sur la jambe. Enfin, il prit les clés de la voiture du feu propriétaire de la planque, et monta à bord de la voiture de sport.

Celle ci avait été visiblement améliorée. D'abord, tout l'intérieur avait été revu. La garniture latérale avait été retirée pour faire place à plusieurs feuilles d'acier rivetées. Le tableau de bord accueillait en plus des cadrans habituels, un système de Vue Tête Haute, pour afficher les données de l'ordinateur de bord. Aussi, la plupart des commandes étaient au volant. Ensuite, les portes avaient été légèrement transformées pour recevoir un point d'ancrage pour les mitrailleuses. Les sièges arrière avaient été retirés pour y installer des râteliers d'armes. Phazagan soupçonnait les vitres d'être pare-balles, mais il préférait ne pas les mettre à l'épreuve. Enfin, apparemment, il y avait un système de propulsion électrique, branchée sur des batteries disposées à l'arrière du véhicule. Le seul point négatif aux yeux de Phazagan était le manque de sobriété du véhicule.

L'elfe tourna la clé dans le démarreur, et un rugissement sortit du moteur. La porte de la planque s'ouvrit toute seule, et il sortit doucement. Elle se referma derrière lui. L'assassin quitta l'usine désaffectée sur les chapeaux de roue, et fila vers l'appartement du témoin.

C'était le soir, vers 22 heures, l'heure à laquelle la jeunesse sortait de chez elle pour rejoindre les bars, discothèques et autres, et le prince n'eut pas de mal à se fondre dans le décors avec sa voiture, bien qu'il vit plusieurs personne s'y intéresser de trop près. Il s'engagea sur l'avenue principale du quartier, et accéléra jusqu'à atteindre la vitesse maximale à laquelle il pouvait conduire sans danger, soit le double autorisé. Il ne fit pas attention à la patrouille de police qui le flasha a 180km/h, ni à l'hélicoptère qui le suivait discrètement.

Phazagan jura en voyant le barrage de police devant lui, et fit demi tour au frein à main, avant de repartir vers l'est. Deux voitures s'élancèrent à sa poursuite. La densité de la circulation l'empêchait de distancer ses poursuivants, mais la voiture se comportait parfaitement, même si l'elfe noir arracha plusieurs rétroviseurs en serrant un peu trop les autres véhicules. Il quitta rapidement les avenues pour s'enfoncer dans les rues étroites.

En dix minutes, le quartier était bouclé, et l'hélicoptère le sommait de se rendre. Phazagan s'arrêta sur un parking non éclairé, après avoir tenté plusieurs fois de passer les barrages. Le projecteur de l'hélicoptère l'aveuglait, et il leva la main pour se protéger les yeux. Dans le mouvement, il appuya sur la gâchette de son arbalète, et le projecteur explosa en une cascade d'étincelles. Profitant du noir, il remonta dans sa voiture, et sortit du parking à toute vitesse.

[Ici aiglon deux, crachouilla la radio. Il s'enfuit vers le nord, par la rue Dophin. Il est armé. Je répète : il est armé.
_ Ici Rhino Alpha. Reçu. Je préviens les buffles.]
L'elfe changea de fréquence pour entendre les ordres.
[Troupeau trois, vous vous redéployez le long de l'avenue Dorimel.]

L'assassin se dirigea vers les forces de et lorsqu'il fut à vue, il pénétra à nouveau dans les ruelles, de plus en plus fréquentées par les gens voulant éviter les barrages. Un instant après, il se retrouva avec une voiture devant lui, et une autre derrière. Il s'arreta entre les deux, sur une placette. En attendant que les deux véhicules arrivent, il modifia l'apparence de son armure, afin d'avoir une morphologie semblable à celle d'un homme baraqué. Il créa aussi l'équivalent d'une cagoule, avec juste des trous pour les yeux.

Les deux voitures de police n’avaient qu'un chauffeur. Les deux hommes bloquèrent les sorties avec leur voiture, et sommèrent Phazagan de sortir, ce qu'il fit docilement. Suivant les injonctions des deux hommes qui braquaient leurs armes sur lui, il s'agenouilla, et mit les mains sur la tête.

L'un des gars s'approcha de l'elfe, et tenta de lui passer les menottes, mais après avoir essayé deux minutes il appela son collègue.
"Hey, Deckar! Ramène toi, mes menottes ne répondent plus.
_ Débraille, j'arrive."
Le prénommé Deckar rangea son arme et s'approcha. A peine la main de celui ci avait quitté la crosse du pistolet, Phazagan se releva, et agrippa le flic le plus près de lui pour le prendre en bouclier humain. Il leva sa main libre qui avait décroché le pistolet qu'il avait, et tira une balle qui transperça le crâne de Deckar.

"Mais... Vous... Vous allez le regretter... Quand nos collègues vous chercheront, ils tireront à vu après avoir trouvé le cadavre. On a donné votre signalement.
_ Et alors? fit Phazagan d'une voix narquoise."

Il délesta sa victime de son pistolet de service et de sa radio portative.

"Vous, reprit il, vous m'avez signalé tel que tu me vois maintenant... Alors que je suis... (Phazagan reprend sa "forme" originale.) comme ça..."

Le flic de la brigade routière pâlit devant cette transformation. Phazagan l'assomma d'un puissant crochet au menton, et le chargea dans le coffre de la voiture, où il mit le corps de Deckar, après l'avoir vidé de ses boyaux. Il referma le coffre, et alla vers les voitures de polices qui bloqué le passage. Comme il le pensait, les clefs étaient encore dessus. Il les déplaça, et les gara non loin de la sienne. Il prit bien soin de les piéger avant de rejoindre sa voiture, et de quitter l'endroit.

Pendant qu'il roulait doucement dans les petites rues, il entra une commande dans l'ordinateur de bord, et obtint plusieurs adresses, dont le plus proche était à, à peine, deux rues. Il tourna à gauche, roula sur 100m, et tourna à droite pour rentrer dans une impasse se terminant par un petit garage miteux, où de la lumière filtrait des vitres crasseuses.

L'assassin se gara silencieusement à coté de la porte, et entra dans l'entrepôt reconverti. Il héla un des hommes qui travaillait par dessus le moteur d'une berline.
"Toi, là! J'ai besoin que vous me refassiez la peinture de ma bagnole.
_ Ouais, l'patron a entendu l'flics. Y a préparé la chamb'. Z'avez qu'à y foute vot' caisse, y vous l'peindra.
_ Elle est cette "chambre"?
_ C'est c'te porte là."

Phazagan remonta dans la voiture, et la mena devant la porte indiquée, qu'un homme en tenue type NBC ouvrit. Phazagan, la main sur son pistolet, entra en guettant une éventuelle embuscade. Il s'arrêta lorsque l'homme le lui dit, et sortit de la voiture.
"J'vous la fait comment? fit une voix étouffée par le masque respiratoire
_ En noir.
_ Et?
_ Et quoi? Je veux juste une peinture noire, discrète.
_ Noir mat donc?
_ Si vous avez, oui.
_ OK. Mettez vous dans l'petite pièce à coté.
_ D'accord..."

L'elfe déchu entra dans la pièce vitrée qui n'était pas plus grande qu'un placard, en étant moins pratique. En à peine cinq minutes, la voiture était complètement repeinte.
L'homme ventila la pièce principale, et fit signe à son client de sortir. Il enleva son masque et rabaissa sa capuche, laissant voir un visage âgé, et en ce moment troublé.
"Qu'y a t il?
_ J'ai cru entendre quelqu'un crier à la mort quand je peignais...
_ Vous êtes sûr que ce n'était pas votre pistolet à peinture? fit Phazagan, innocemment.
_ Certain... Je crois que c'est l'age...
_ Mais non, c'est sûrement la fatigue ça...
_ Peut être...
_ Bon, je vous dois combien?"

Le garagiste le lui dit, et l'elfe paya en liquide. Il quitta doucement le garage, et partit vers le logement de la cible de ce soir en prenant garde à respecter les limitations de vitesse.

***

La porte de l'appartement s'ouvrit, et un petit homme en robe de chambre et à l'air endormi apparu.
"Pour une fois que je dormais, grommela-t-il avant de levait les yeux et de pâlir."

Phazagan le repoussa chez lui, et referma la porte derrière lui.
"Vous auriez mieux fait de rester au lit, cette nuit là...
_ Qu'aller vous faire?
_ Dans tout les cas, vous tuez. Mais je vous laisse le choix du comment.
_ C'est à dire? demanda l'homme, en devinant un marché non évoqué.
_ Vous vous suicidez avant demain matin, et votre famille est sauve. Sinon, je viendrais vous apportez une mort violente à tous. Et si vous tentez de fuir, vous mourrez aussi, mais pas de mort violente, et pas tout de suite...
_ Il n'y a pas d'autres solutions n'est ce pas?
_ Si je pourrais vous tuez maintenant, mais j'imagine que vous voudriez dire au revoir avant de quittez ce monde...
_ Certainement... Mais nous nous retrouverons.
_ Je ne crois pas mon cher, même pas dans la mort..."

L'assassin sortit de l'appartement, et regagna sa voiture en enjambant les corps des deux policiers qui protégeaient l'immeuble du témoin principal. Il rentra chez lui en faisant de multiples détours pour vérifier qu'il n'était pas suivi.

***

Phazagan attacha le policier capturé à une canalisation de vapeur qui passait dans le coin de sa planque. Celui ci avait une vue large sur un lieu qui commençait à prendre une apparence démoniaque. Devant lui, l'Elfe Noir découpa le corps de son collègue. 
Il prit bien soin de ne pas abîmer la viande, qu'il mit de coté. La peau, il la suspendit au dessus de la télévision, après lui avoir fait un subir un enchantement mineur de conservation, qu'il connaissait depuis si longtemps qu'il ne se souvenait quand il avait appris cette gamme de sort. Puis il fit un enchantement similaire sur la viande, qu'il plaça dans son frigo, en vue d'une consommation ultérieur. Il disposa les ossements dans entre les divers tuyaux qui ressemblait de plus en plus à des murs de catacombes. Enfin, il s'assit, en face du flic avec la tête de Deckar, qu'il commença à transformer en lampe. Devant le regard horrifié de sa victime, il évida la tête. Une fois, la cavité grattée jusqu'à l'os à l'intérieur, il enleva la peau et les muscles à la surface du crâne. Il finit par retirer les yeux, qu'il accrocha immédiatement près de l'atelier à munitions. Il revint s'asseoir avec un peu de matériel. Il prit une feuille d'aluminium qu'il plaça à l'intérieur du crâne, afin de mener le plus de lumière possible vers les orbites évidés. L'elfe enchâssa ensuite une lampe articulée de puissance moyenne. Il la brancha sur une prise non loin et l'alluma. Deux pinceaux de lumière sortirent des orbites pour éclairer comme une lampe de bureau.

"Parfait, fit Phazagan, avant de se tourner vers le policier. Elle est bien, hein?"
La seule réponse que donna le capturé fut une crise de vomissement, alors qu’un rire démoniaque envahissait la pièce.

***

"Alors?
_ Suicide.
_ Vraiment? Et les deux gardes qui étaient en bas?
_ Arrêt cardiaque...
_ Ba voyons... Et une téléportation pour les deux membres de la routière j'imagine?
_ Quasiment... Par contre, c'est certain que c'était un piège pour le gars de l'anti-gang qui a voulu ramener la première voiture à commissariat.
_ Ca, je n'ai pas eu besoin de vous pour le deviner..."

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4 février 2007

Chapitre 3 : Les bonnes habitudes ne se perdent pas.

"A quoi bon essayer de vivre normalement lorsque la seule chose qu'on sache bien faire, c'est donner la mort? Il ma fallait donc devenir assassin ou soldat. Et comme la seconde possibilité étaient impossible par ma nature, il ne me restait que la première. Je dois dire que je n'ai pas fait beaucoup d'efforts, mais il faut faire ce que l'on aime."

"Ca me va, fit Phazagan. C'est tout à fait dans mes cordes.
_ Et n'oubliez pas la prime si vous le faites en moins d'une journée.
_ Je n'oublie pas. Vous aurez sa tête sur votre bureau pour le matin.
_ Bien, bien. Bon, c'est tout pour moi : vous pouvez y aller."

L'Elfe se leva et quitta la pièce avec quelques feuilles à la main, qu'il mit directement à la poubelle. Il avait une cible, et un bon prix au bout. Il quitta la planque de l'homme, et rejoignit les rues plus fréquentées. Il se dirigea vers l'habitation de sa cible. Il était 04.00, et il n'y avait pas de raison pour que celle ci n'y soit pas.

Phazagan avait en tête de mener ce contrat avec une rapidité déconcertante, afin de faire grimper sa réputation rapidement. Dans quelques temps, il sera de nouveau l'Assassin, le plus recherché et le plus craint. Et pour cela, rien ne vaut un contrat honoré en moins de deux heures.

La cible était un ingénieur qui n'a pas remboursé à temps le prêt contracté. Et, avec les personnes qui ont prêté de l'argent, un prêt non remboursé se paye en sang. Il vivait dans un appartement au dernier étage d'un immeuble gardé par des vigiles armés, une petite copropriété dont la sécurité est assez importante pour éloigner tout les indésirables. Enfin, était...

Le Prince se faufila discrètement dans les ruelles, et déboucha finalement aux abords de l'immeuble. Une patrouille de trois vigiles marchait le long du mur. D'un coup d'oeil, Phazagan repéra le pistolet dans son holster, et le couteau placé dans son étui à la botte, et ça, pour tous. Leurs comportements étaient sans équivoque pour l'Elfe : ils étaient d'anciens militaires, ou ils appartenaient à un groupe paramilitaire.

Il attendit une demi-heure, notant les temps de patrouilles, et autres renseignements de même genre avant de s'élancer à l'escalade de la paroi. L'immeuble n'était pas très récent, et l'enduit était bien assez irrégulier pour que l'assassin puisse utiliser les capacités de son armure. L'ascension ne dura pas très longtemps. Malgré tout, Phazagan arriva fatigué. "Ca ne te réussit pas de reprendre le travail au réveil." pensa-t-il. Il se plaqua contre la vitre la plus proche, utilisant la bordure pour assurer son équilibre sas les mains, et s'appliqua à forcer le mécanisme.

Comme il l'avait escompté, les fenêtres du dernier étage étaient peu protégées, et il put pénétrer dans l'appartement sans faire grand bruit. C'est dans le salon qu'il arriva. Le sol et les meubles étaient couverts de ce qu'Eagle appelait électronique. Il reconnut aussi des unités de traitement, bien que leurs dimensions différaient avec celles des Darkwolfs.

L'assassin ne tarda pas, et repéra la signature thermique de sa cible, grâce à sa vision thermographique acquise il y a longtemps par magie. Il se dirigea vers elle, et pénétra comme une ombre dans la chambre à peine mieux rangée que le salon. La cible dormait de tout son long, seul sur son lit deux places. La chaleur l'avait fait repousser ses draps, et tout le haut de son corps s'offrait au Prince. Celui ci eut un petit sourire, alors qu'il s'asseyait doucement près de l'homme. Il se concentra un instant, et se fondit dans son armure. Il diminua sa taille, jusqu'à être une masse informe d'une quinzaine de centimètres cube, puis il s'approcha de la tête de l'homme. Il pénétra dans les narines de l'homme, remonta la fosse nasale, perfora les sinus et se "connecta" au cerveau de l'homme.

Celui ci se réveilla horrifié, mais opposa peu de résistance. Phazagan délaissa toute la partie moteur et sensorielle du cerveau, et se concentra sur la mémoire. En quelques instants, il avait assimilé tous les astuces du langage actuel, la façon d'utiliser les voitures, ainsi que tout ce que la cible connaissait en ingénierie, et plus précisément ce qu'elle appelait informatique.

Phazagan ressortit de la cible, le tuant sur le coup. Il reprit sa forme normal, fit apparaître une épée dans sa main droite, et trancha proprement la tête de se cible, qu'il fixa à son armure. Il quitta l'appartement par là où il était entré, refermant derrière lui la fenêtre. Il monta sur le toit, et observa les possibilités d'extraction peu commune qu'il pouvait y avoir. Il voulait en effet montrer ses compétences à quiconque pourrait le voir, c'est à dire à cette heure ci, les malfrats et autres gangers.

Finalement, il dût se résoudre à emprunter un câble qui le mena sur le toit de l'immeuble d'à-côté, d'où il put atteindre un pylône qui le mena au sol. Il rangea la tête de sa cible dans un sac, et se dirigea vers le bureau de son employeur.

La ville commençait à s'éveiller. Les livreurs matinaux sortaient de chez eux pour rejoindre leur lieu de travail, alors que les routiers reprenaient le volant. Les travailleurs de nuit quittaient leurs lieux de travail pour rentrer chez eux. Phazagan se mêla à ses rares debouts à cette heure.

***

"Le patron veut pas être dérangé, fit un vigile, en voyant l'elfe arriver.
_ Ecoutes... fit doucement le Prince de la Mort. Dégages de cette porte, ou ta tête ira dans ce sac aussi.
_ C'est ça... Et ma mère est une Prêtresse de la Vie...
_ Vraiment?
_ Ba non! Pauv' c..."

Phazagan décocha un crochet du gauche qui frappa l'homme à la tempe. Il s'effondra assommé. L'elfe passa par dessus, et entra dans le bureau du "patron". Celui ci était dos à la porte, tourné vers sa fenêtre. Il semblait dormir. L'assassin s'approcha silencieusement, et sortit la tête du sac, qu'il posa sur le bureau. Puis il assit, et attendit que l'homme se réveilla, ce qui prit quelques temps. Finalement, il émergea du sommeil, et s'étira avant de se tourner pour faire face à son bureau. Son visage ensommeillé perdit ses couleurs lorsqu'il vit la tête de l'ingénieur devant lui. Il ne fit même pas attention à l'elfe.

"Voilà, dit Phazagan, comme convenu. La tête, le matin, sur le bureau."
L'employeur sursauta et leva des yeux vides vers l'assassin.
"Mais... Mais je croyais que c'était une image...
_ C'en est une, mais elle est très réaliste, vous ne trouvez pas?
_ Trop...
_ Et mon argent?
_ Je... Je vais le chercher."

L'homme se leva et marcha doucement vers son bar, où il se servit un verre d'alcool fort, qu'il but cul-sec. Un second suivit, puis un troisième. Il alla enfin prendre une enveloppe, qu'il ramena avec lui.

"Voilà, dit il en tendant la paie à Phazagan. C'est dedans...
_ Bien.
_ Maintenant... Fichez moi le camp, et remballer cette tête..."

L'elfe ne releva pas ce flagrant manque de respect, et quitta le bureau, le sourire aux lèvres. Une fois sorti du batiment, il jeta la tête dans la poubelle d'un particulier.

Son effet avait très bien réussi. Son employeur parlerait de lui, et ces clients viendraient le chercher sans qu'il n'ait à faire de pub.

Mais déjà, il lui fallait trouver une planque.

***

"Parfait. Elle est vraiment très bien celle là... Sèche et chauffée."

Phazagan inspecta une nouvelle fois la pièce qui lui était proposé par le gamin. Elle était assez vaste pour y stocker un véhicule, un atelier, des rangements et une zone de vie.

"Elle vous plait vraiment? demanda avec intérêt le jeune ganger, après avoir vu l'argent de l'elfe.
_ Oh que oui, c'est exactement ce qu'il me fallait, là où il me le fallait."

Cette planque était située près des conduites conduisant l'air chaud tiré du sol vers les turbines de la cité. Son accès se faisait par derrière une usine désaffectée. De plus, des conduites d'eau passée non loin.

"Je vous la laisse pour 2 maillons.
_ OK... Mais tu es vraiment sûr que tu es le seul à la connaître?
_ Absolument. J'ai toujours vérifié s'il n'y avait pas eu de personne à venir, lorsque je m'y repliais.
_ Mhh... OK, va pour 2 millions.
_ Laissez moi le temps de remballer les quelques trucs qui traîne.
_ Bien sûr. Tiens prends l'argent tout de suite."

Phazagan s'approcha, et tendit une liasse de billet. Le garçon se mit à compter un court instant avant de relever la tête pour dire qu'il n'y avait pas le compte. La dernière chose qu'il vit, c'était le rictus méprisant de l'assassin.

"Bon, on va pouvoir commencer la décoration." dit Phazagan, en soulevant le corps du garçon. Il le déposa sur le sol près des conduites d'eau, et commença à lui enlever les viscères, pour que le corps ne soit pas abîmé par la décomposition de celle ci. Il les jeta dans un puit perdu.

L'Elfe avait vite compris que le gamin était très fier de ce qu'il avait fait. En effet, après lui avoir vanté la puissance de son véhicule, il s'était répandu sur son stock d'armes et son talent de tireur et d'artisan. En fait, ce garçon aurait été un génie de l'ombre s'il avait su tenir sa langue. Maintenant, Phazagan possédait une bonne planque, des armes et des munitions et un véhicule de qualité. Sans compter le sac à dos des Darkwolfs.

Maintenant, la moisson allait commencer. C'est avec le sourire qu'il commença à dépecer le ganger, afin de décorer la pièce de vie.

21 décembre 2006

Chapitre 2 : Le Premier Réveil

"Mon hibernation aurait dû durer plusieurs milliers d'années. Mais il a fallu que je sois réveillé par quatre aventureux... Quoique se fut peut être mieux ainsi : il fallait de l'énergie pour ma perle, de l'énergie vitale. C'était encore trop tôt, mais j'ai commencé ma moisson. Les peuples de Tradeworld avaient évoluer. Le contact entre les Darkwolfs et les Ysmériens fut très exploité. Les villages étaient devenus des villes, les villes des métropoles. La population était presque deux fois plus nombreuses. En tout point, j'avais l'impression de voir les cités dont les Darkwolfs parlaient toujours. Anfin, les Darkwolf de la Terre. Mais ces villes allaient devenir mon lieu de vie, de travail et de loisir. plus de gens, ce n'est que plus de cible."


"Quelle superbe grotte! Regardez donc cette voûte...
_ ...
_ Le son des gouttes tombantes font une très belle mélodie.
_ Allons, continuons, il y a encore un boyau à suivre."

***

"Mes frères et mon père dorment. Mais moi je ne peux pas les rejoindre. La faim me ronge... Je te confie la tâche de me nourrir. Pour cela, de ma veille, je te transmettrai ce que tu auras besoin de savoir, par rêve durant tes hibernations. Sois efficace."
L'elfe noir quitta son hibernation avec les derniers mots du Phoenix résonnant dans sa tête. Il dormait encore, mais d'un sommeil très léger.

Phazagan était toujours en tailleur lorsque que les quatre spéléologues entrèrent dans l'ultime cavité. Il était recouvert de calcaire, et se confondait avec la paroi.

Les paroles des hommes le firent émerger de sa torpeur. Mais plus encore, la perle se mourrait... Elle n'avait plus d'énergie. Il devait lui en fournir. Il devait tuer.

Sa gangue de pierre se craquela alors qu'il commençait à bouger, puis explosa littéralement sous la pression interne. Les explorateurs virent une forme sombre jaillir de la paroi, et se jeter sur eux. Sous la stupéfaction, ils n'eurent pas le temps de se défendre.

Phazagan se jeta sur eux, tel une bête affamée. Il plongea ses mains sous les côtes flottantes du premier, et lui ouvrit la cage thoracique d'un coup sec. Puis, en un éclair, il se jeta sur le second. D'un coup de pied, il lui cassa un genou, et il frappa du plat de la main le nez, donc l'os se brisa et alla s'enfoncer dans le cerveau. Le spéléologue était mort avant même d'avoir toucher le sol. Le troisième eut la nuque brisée par un direct du droit magistral. Le dernier survivant recula contre le mur. Il était terrifié. Phazagan se tourna vers lui, et fit disparaître son casque. Le regard mauvais, et le rictus de l'elfe déchu glaça d'effroi l'explorateur.

Le Prince de la Mort s'approcha de lui lentement, et, d'un coup, saisit son bras et lui fit une clé qui oblige sa victime à tomber à genoux. Il appliqua un point de compression qui paralysa l'homme. Phazagan le retourna, et lui découvrit le torse. D'un geste expert, il découpa la peau au niveau du plexus solaire, et y placa sa perle. Le sang de l'homme devint noir, et se répandit dans tout son corps. L'homme tenta de hurler sa douleur, mais sa paralysie l'en empêcher. Le noir poison le brûlait, partout où il était. Ce n'est qu'une minute après que a perle fut placé que la douleur atteignit son summum, lorsque le poison commença à ravager le cerveau. Le spéléologue mourut dix secondes plus tard, alors que son âme fut aspirée par la perle du corps ravagé.

L'elfe retira sa perle. Elle était à nouveau gorgée d'énergie. Il arracha son sac à dos à la pierre, et remonta à la surface.

Le paysage avait beaucoup changé. Ce n'était plus sur une plaine lisse et stérile que donnait la montagne, mais sur une lointaine cité circulaire, avec une large zone plane en son centre. Grâce à sa bonne vision naturelle, le Prince pouvait y distinguer sur une partie, deux rangées de gros cônes en pierre, et sur une autre partie, de nombreux bâtiments et hangars. Il passa son sac à dos, et partit vers la ville.

***

Phazagan attendit la nuit, près d'une route à forte circulation. "Autoroute" fit la voix du Noir Phoenix.
Peu de temps après le coucher du soleil, un car s'arrêta au bord de la route, et un homme en descendit en jurant. Alors qu'il s'affairait à changer une roue, aidé par deux autres hommes descendu après lui, l'Elfe déchu se faufila discrètement sous le véhicule. Il fixa son sac directement sur la carrosserie, et modela son armure pour se maintenir lui même sans effort. Le car reprit la route avec un passager supplémentaire, à l'insu de son chauffeur.

Le trajet ne fut pas agréable. Si pendant les premiers temps, le car roulait à bonne vitesse, aux abords de la ville, il avançait si lentement que les gaz d'échappement avaient obligé le Prince de la Mort à se fondre dans son armure. Après plusieurs heures d'embouteillage, le car entra enfin en ville, où la circulation était à peine plus fluide. Au premier arrêt du car, il décrocha son sac, et au second, il roula sous une camionnette à l'arrêt.

Une fois la nuit bien avancée, et les rues désertes, Phazagan sortit de sa cachette dans une tenue de voyageur "moderne", et passa son sac à dos sur l'épaule. Il se mit à marcher vers la zone dégagée aperçue plus tôt dans la journée.

***

Le bar était sordide et sombre, et malgré l'heure, il était bondé. L'elfe se fraya un chemin jusqu'au comptoir, où il commanda un verre d'alcool fort. Un fois servi, il se retourna sur son tabouret, et embrassa la salle du regard. Il cherchait comment obtenir de l'argent pour payer normalement sa consommation, ce qu'il trouva quand un ivrogne vint s'asseoir à coté de lui, le portefeuille à portée de main de l'Elfe Noir. Un geste fulgurant, et il avait de quoi payer. Il finit son verre, et alla pour demander la note quand il fut saisi par les épaules et retourné violemment.
"T'es qui toi pour squatter mon tabouret? Brailla un homme deux à trois fois plus large que l'elfe.
_ Un simple client, répondit doucement Phazagan, mais sous estimé apparemment.
_ T'es insolent en plus? Tu ne sais pas à qui tu parles toi! Je suis Draft! Le grand Dr...
_ Je me fiche de savoir qui tu es. (La voix du Prince était toujours aussi douce, mais son regard était glacial.) Toi non plus tu ne sais pas qui je suis. Alors, tu t'excuses, et tu te barres, avant que je te renvois moi même dans les jupes de ta mère."

Le silence se fit dans progressivement dans la salle, et une cercle se forma autour des deux personnes. Le caïd sortit un cran d'arrêt de sa ceinture, et l'agita sous le nez de l'elfe.

"Tu comptes faire quoi avec ça? Me blesser?
_ Non. Te tuer. Car on ne me tient pas tête comme ça.
_ Ah? Ba... On ne tient pas un couteau comme ça non plus..."

Phazagan attrapa le poignet de son adversaire, et le ramena dans une clé de bras en maintenant le poing fermé. Avant d'avoir compris ce qui lui arrivait, il avait la tête sur le comptoir, et son propre couteau entre les omoplates. L'elfe soulagea l'homme d'un pistolet qu'il avait dans le dos.

"Bon, on va pouvoir discuter maintenant, tu ne crois pas?
_ OK! OK! Pas de problème mec! Je faisais pour la montre. Je ne comptais pas le faire vraiment!
_ Quel courage exemplaire... (Phazagan appuya d'avantage sa clé.)
_ AAAAAAAAAAHHHHHHHHH! Ca fait mal!!!! (La voix tremblait plus de peur que de douleur.)
_ Je sais. C'est pour ça que je le fais. Donnes moi une seule raison de ne pas te tuer, et je ne ferais que mettre dehors de cette salle avec quelques côtes en moins...
_ Euh... Euh...
_ Pas très convaincant.
_ Moi, fit une voix dans le fond, j'ai une proposition à te faire.
_ Vas y, répondit Phazagan."

L'homme s'approcha, et parla doucement à l'oreille de l'elfe. Celui ci réfléchit un instant et accepta d'un signe de la tête. Il releva son adversaire, le conduisit à la sortie, et le jeta sur la route.
"Tu as de la chance que je n'ai plus le temps de m'occuper de toi."

Il rentra, et s'adressa à l'homme qui lui avait fait une proposition."Un contrat dis tu?"

13 novembre 2006

Chapitre Premier : Fuite et adieux.

"On m'a défini comme un traître, un impie, un hérétique. Pour eux, et pour vous peut être, j'ai trahi mes croyances, mes amis et mes alliés. Ca n'a pas était si facile qu'on veuille bien le dire. Oui, j'ai trahi, c'est vrai. Mais me laisser faire aurait été un crime plus abominable que les milliers de morts que j'ai fait, et les millions que j'aurais à faire. Cette trahison a coûté, et coûtera cher, c'est vrai, mais qui sait ce que ça aurait coûté sinon. Et n'oubliez pas : malgré le nombre de trahisons, il y a une chose pour laquelle je me bats toujours : ma mission."

Phazagan, Prince de la Mort.

Fuir. Non pas par peur, mais pour éviter les ennuis. Il ne fuyait pas des ennemis, mais des amis, des frères d'armes. Il avait été le seul à refuser de remettre son triphèse. Son choix avait été respecté, du moins en apparence, par la compagnie du Phoenix, mais pas par les archiprêtres de culte. Et le voilà maintenant à courir dans la rue comme un voleur, bousculant les gens, et les blessant par les pics de son armure. Il n'avait pas pensé à les enlever...

Il avait refusé, plus par intuition que par raison. Et il était coincé dans la ville la plus populeuse de la planète avec une seule issue possible : le nord. Le sud étant un pays anti-magie, avec détecteurs et limitateurs, pouvant lancer à ses trousses les troupes de la Fédération et l'évasion par bateau étant impossible, il partit vers le nord de Tesla, vers les banlieues sales et malfamées, vers les entrepôts et les usines. Il devait traverser le bras de mer passant sous la voûte de Tesla, et il n'y avait qu'un seul moyen, qu'il n'avait pas : les bateaux. Alors il plongea, et une fois sous l'eau, se concentra afin de ne devenir qu'armure. Il partit au fond, et rampa sous sa forme gélatineuse jusqu'au milieu du détroit. Là, il attendit le soir, avant, de continuer sa progression jusqu'au coté nord.

Il sortit de l'eau, et reprit sa forme naturelle. Il était exténué, plus mentalement que physiquement, de part sa longue concentration sous l'eau pour rester sous sa forme. Il se ressaisit, et entra dans les quartiers nord. La seule trace qu'il resta de son passage sous l'eau était la masse de poissons morts empoisonnées.

Deux fois il était passé par ces quartiers, et à chaque fois, il avait dû se battre pour se faire respecter. Mais il ne voulait pas faire de vague cette fois ci. Pourtant, jamais deux sans trois dit l'adage. Et il ne dérogea pas à la règle. Un groupe de racketteurs émergea de l'ombre, et prit à partie l'elfe noir.
"Hey! fit un premier. R'gardez les gars, il est déguisé comme l'aut' con qui a massacré le groupe à Cleg.
_ C'est pt'ête lui... émit un second.
_ Ouah, tu rigoles. J'sais très bien qu'il est au temple l'vrai.
_ Bon, aboules ton fric gars! fit le troisième."

Phazagan haussa les épaules, et décapita le premier racketteur en un geste fulgurant da sa main droite, alors que la gauche l'éviscérait. Ses épées avaient déjà disparu alors qu'il prenait par la gorge le second, et lui ouvrit les carotides avec les lames qu'il avait fait apparaitre au bout de ses doigts. Le troisième était en train de faire demi-tour pour partir en courant, lorsque l'elfe déchu le rattrapa, et lui brisa le dos, sans le tuer. Puis il s'éloigna, comme il était venu. Il fit quelques mètres avant de se retourner, et de les saluer. Les corps ne furent découverts que le lendemain matin, dans une marre de sang coagulé, par une jeune femme. Lorsqu'elle s'approcha, elle vit les derniers instants du survivant, et hurla à la mort. Deux jours plus tard, elle s'était suicidée. Phazagan était déjà loin lorsque que les Darkwolfs fut engagé à sa poursuite.

***

L'équipe progressait à pas mesurés sur le versant de la montagne. Ils étaient vêtus d'un treillis camouflage pierre, et d'une épaisse armure par balle. Par groupe de trois, ils avançaient doucement vers l'entrée d'une grotte, la planque probable d'un implacable tueur...

"Eagle, fit le Colonel Hopridge. Tu es sûr qu'il est dedans?
_ Affirmatif. Les senseurs sont affolés.
_ Du mouvement?
_ Non, rien, ni en bordure, ni dedans."

Ca faisait deux mois qu'ils traquaient un homme, plus exactement un elfe, rodé à disparaître dans toutes les conditions possibles, et même avec une source d'énergie magique aussi puissante que son armure et les trois perles. Et on le retrouvait maintenant dans cette grotte, au beau milieu de nulle part.
"Le tuer, marmonna Jersey en faisant son possible pour garder son fusil levé alors qu'il trébuchait sur la rocaille. Le tuer... Ils en ont de belles... Tuer un ami, même s'il a trahi, c'est une chose... Mais le tuer lui..."

Elas Telendil se disait à peu près la même chose. Sauf qu'il était plus confiant. Il n'y aurait sûrement pas de combat. Les équipements anti magie seraient assez dissuasifs pour éviter le contact.

Ils arrivèrent enfin aux abords de la grotte. Elle était à peine dissimulée, mais vu de loin, ce n'était qu'un caillou plus sombre que les autres.

"Tarkan, en avant avec ton groupe, sécurise moi ça!"

L'aslate s'élança, fusil au poing, près à faire son devoir aveuglément. La grotte était sombre, et son casque passa tout seul en vision nocturne.

"RAS
"Continuez, on suit."

Ils s'enfoncèrent dans la cavité, se guidant à la trace laissée par la magie.

"C'est frais... fit doucement Tallin. Il nous attend."

Ils débouchèrent dans une vaste salle souterraine. Au centre, l'elfe déchu était assis en tailleur.

"Je vous attendais plus tôt. Des soucis?
_ Trêve de conneries, fit Karken. Donne les perles, qu'on en finisse.
_ Non.
_ Evidement, ça aurait été trop facile. Donne les, sinon, on te grille.
_ Avec les perles? Sûrement pas.
_ Tallin, dit le colonel. La tête."

Le sniper mit un genou à terre et mit en joue Phazagan. Un point rouge apparut sur son front. Celui ci se perça tous seul, formant un trou du diamètre exact du calibre de l'arme.

"Laisse tomber. Ca ne me fera rien. Bon, ramassez vos armes, et asseyez vous. Je me suis laissé rattraper parce que j'en avais marre de vous avoir derrière, et si c'est dans un lieu aussi paumé, c'est pour trouver un compromis.
_ Il est simple. Tu nous donnes les perles, et on ne te tue pas.
_ Ba voyons...
_ Ta trahison a coûté assez cher déjà comme ça.
_ Ma trahison? En quoi ai je trahis?
_ Tu as refuser de rendre ton triphèse!
_ Mais je n'ai jamais dis que je le ferai! Où est ce que vous avez vu ça?
_ Pourtant, Neftal et Arundor l'ont fait...
_ Tiens, d'ailleurs, dites leurs de venir, au lieu de tourner en rond sur leurs griffons.
_ Euh...
_ Aller!"

Eagle dit quelques mots dans son transmetteur, puis reçu une réponse.

"Ils arrivent."

Les deux amis entrèrent dans la salle, et prirent place aux cotés des Darkwolfs.

"Bon, je vais vous dire pourquoi j'ai agis ainsi. Après vous jugerez.
Oui, j'ai refusé, contre la volonté de tous de rendre les perles. Mais regardez les faits en face : ils ont voulu rassembler les 10 perles, et ainsi concentrer leur pouvoir en un seul endroit. Qui sait ce que ça aurait donné comme envies, aux gardiens, ou aux quelques personnes mises dans la confidence. Je ne me suis pas battu durant 5 ans sans arrêt sur Tradeworld pour voir cela arriver! Si Arundor et Neftal ont rendu leurs perles, c'est pour éviter qu’elles se perdent au fil des générations, je me trompe? Mais étant immortel, la perle ne m'a jamais quittée, et ne me quittera pas. Je l'ai fait pour moi, mais aussi pour les générations passées comme à venir.
_ Tu n'as aucun droit sur ces perles, Phazag', dit Arundor.
_ Pas plus qu'eux. Mais j'ai fais mon choix.
_ Rends les, fit Neftal. S'il te plait.
_ Non. Je ne veux pas de monopole du pouvoir.
_ Alors nous sommes dans une impasse.
_ Peut être bien que oui...
_ Ou que non, reprit la médic des Darkwolfs, Sarah Nicols.
_ Dis toujours.
_ Nous on veut les perles, toi, tu veux la paix, et éviter que les perles soient rassemblées. Vrai?
_ Oui.
_ Alors, on reprend les perles sauf celle de mort, qu'on te laisse, et on simule ta mort.
...
_ ...
_ Moi, ça me va, fit Tallin.
_ Moi aussi, reprirent en coeur les autres Darkwolfs.
_ Ca me semble équitable, et réalisable, dit Neftal.
_ Pour moi aussi, fit Arundor.
_ Alors Phazagan?
_ ... Bien. Voilà les deux perles."

Il les prit dans sa main, et son armure créa une lance sans pointe, qui alla jusqu'à Arundor, et qui déposa les deux perles, celle de Terre et d'Ombre.

"Alors, c'est réglé.
_ On réglera les détails de l'histoire au retour.
_ Donc, je suis mort... Mais ma légende perdurera encore longtemps.
_ Et, on te retrouvera à la fin du 3ème Revolum...
_ Pardon?
_ C'est pour ça qu'on a accepté ceci. Parce que la prophétie dit que les perles sont réunies qu'à la fin du Troisième Revolum...
_ Hum... Je vais devoir attendre alors... Qu'il en soit ainsi alors.
_ Aller! On a un rapport à faire sur la disparition de notre ami, et sur la perte de la perle. Phazagan, au plaisir de te revoir."

Les Darkwolfs quittèrent la pièce. Seuls les deux autres Chevaliers du Phoenix restaient. Phazagan se leva, et alla rejoindre ses amis.

Neftal regarda l'elfe, la larme à l'oeil.
"On ne te reverra pas, n'est ce pas?
_ Non. A votre départ, je me mettrais en catalepsie. Pour me réveiller dans bien des années. Et d'ici là...
_ ... On sera mort...
_ Oui, sauf si le troisième Revolum commence sous peu...
_ Ce qui est peu probable...
_ Il y a quelques temps, te dire ça aurait été incongru, mais plus maintenant. J'ai appris à te connaître Neftal... Après ce qu'on a vécu, pour moi, tu es une soeur, comme Arundor est un frère. Je regrette de ne pas pouvoir profiter d'avantage de ces liens..."

Neftal se blottit contre l'assassin, qui rentra les pics de son armure tout de suite. Il la serra aussi contre lui. Arundor saisit cette image de son ami, serrant contre lui cette femme qui était il y a peu son antagoniste. La prêtresse de Lumière pleurait, ces larmes couraient sur son visage, et tombait sur l'armure de l'elfe. Phazagan gardait un visage impassible, mais ces yeux parlaient bien plus, malgré sa froide détermination. Neftal le lâcha enfin, déposa un léger baiser sur sa joue, et quitta la salle.

"Adieu, petite luciole..." murmura Phazagan.

Puis il se tourna vers Arundor.

"Mon ami, mon frère..."

Ils se donnèrent l'accolade.

"15 ans, n'est ce pas?"
_ Oui, répondit Arundor, 15 ans que l'on se connaît.
_ On a vraiment changé depuis...
_ Oh que oui, tu n'étais qu'un pauvre bûcheron à l'époque... Et regarde toi maintenant. Chevalier du phoenix de Feu, Héritier des Avathars, gendre du roi arvilien...
_ Et ami du plus grand guerrier de tous les temps.
_ Arff... Tais toi donc...
_ Mais non. Toi aussi tu as changé. Prince du Phoenix de Mort, le surnommé "Démon Tueur de Démons", le Premier Assassin...
_ Et l'ami du plus grand héros que cet ère est connue...
_ Ca sera toi le prochain...
_ Car tu ne seras plus là..."

Phazagan prit son ami dans les bras, et le serra longuement, puis le relâcha.

"Aller, va... Ne fais pas attendre ta belle, ne fais pas attendre Iris...
_ Adieu Phazagan... Puisse les dieux te donner la force de réussir...
_ Adieu mon frère... Puisse la paix t'accompagner dans ta vie. Ton repos est mérité."

Ils se serrèrent une dernière fois la main. Arundor marcha vers la sortie. Il se retourna vers la sortie, et adressa à l'elfe noir le salut Avathar, auquel Phazagan répondit par le salut de la confrérie. Cela fit sourire le Chevalier Pyrique, qui partit pour de bon. Il ne vit pas l'unique larme de l'elfe déchu. Larme de sang, mais larme quand même.

Phazagan se retourna, et vit un sac derrière lui, avec un petit mot.
"Pour toi, un cadeau des Darkwolfs. Nous étions sur surveillance. L'équipe te souhaite bonne chance pour ta mission. Nos coeurs t'accompagnent.

Signé : Manna Arcano.


PS : c'est un package complet, boosté Feu et Terre. Il est hermétique, ne l'ouvre pas avant d'en avoir besoin."

Phazagan siffla doucement. Ce don était gros alors qu'ils étaient surveillés. Feu et Terre signifiait explosifs et munitions en glossia Darkwolfs.
"Merci, les amis. J’en ferais bon usage."

Il passa le sac à dos, et s'enfonça dans la montagne, à la recherche d'une petite salle profonde, où il serait tranquille pour quelques centaines d'années.

13 novembre 2006

Prologue :

"Lorsque les perles ont été regroupées, elles se sont alimentées entre elles. En effet, le pouvoir des Phoenix a décliné lentement après la fin du Second Revolum. Mais la perle de Mort était isolée, et il n'y avait qu'une façon de la maintenir active : tuer. Le Prince de la Mort était déjà un tueur, tant par nature que par vocation. Mais la survie de la perle l'a transformé en une machine à tuer sans arrêt. Il n'a fait que louer ses services au plus offrant, tuant le plus possible à chaque instant, et quand il n'avait personne à tuer, il utiliser son argent pour trouver des victimes. Il y prenait peut être plaisir, mais une chose est certaine : il ne faisait pas ça pour lui.
Il a évolué avec son temps, voir plus vite. Pour un être d'une vieille race, il était extrêmement dynamique. Sa survie l'avait conditionné à l'efficacité, mais celle de la perle l'a fait passé à un autre stade.
Depuis la fin du Cycle Second, sa réputation n'a fait que grandir. On pouvait le suivre à la trace, de par les massacres et les meurtres orchestrés. Alors que la race humaine grandissait, et commençait à coloniser l'espace, les massacres étaient de plus en plus grands. Peu avant l'avènement du 3ème Cycle, il a rayé des cartes stellaires un système entier, emportant trois mondes ruches, dotés en tout de plus de 90 milliards d'habitants."

Neil Ogramin, historien, mémorateur du Revolum, 3ème Cycle.

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Mémoires d'un Assassin
  • Le Second Revolum fini, les Perles sont en lieu sûr. Sauf celle de Mort. Phazagan a refusé de la rendre et doit maintenant la protéger jusqu'au prochain Revolum. Issu d'un monde créé par Arundor, ces Mémoires s'intercalent entre le 2nd et le 3ème Revolum.
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